- Les rayons du soleil filtraient à travers le épais buisson épineux sous lequel Vol de Cendres s’étaient allongée pour se protéger de la pluie drue quelques heures plus tôt dans la nuit. D’habitude, la plupart des guerriers du Clan du Vent dormaient à la belle étoile lorsque la météo était clémente. La chatte grise avait la fourrure collée contre sa peau et trempée. C’est bien la dernière fois que je dors dehors jusqu’à la bonne saison ! se dit-elle, en grognant. Elle se glissa hors du buisson puis s’ébroua avec vigueur, la femelle détestait avoir le pelage mouillé, c’était plutôt le truc des chats du Clan de la Rivière. Ils peuvent bien prendre toutes les rivières de la forêt qu’ils veulent, ça m’est égale, la lande est largement mieux. Son ventre cria famine, seulement, la pile de gibier était déjà à sec et la patrouille de l’aube prendrait encore un peu de temps avant de récupérer toutes ses prises, surtout que les reines et les anciens étaient servis d’abord. La guerrière cendrée décida de s’attraper son propre repas et ensuite elle rejoindrait une patrouille. La saison des neiges avançait à grand pas et il valait mieux être prêt avant qu’elle ne déverse la punérie de nourriture et toutes ses maladies.

Vol de Cendres s’élança entre les barrières de ronces comme si le vent la portait. Elle ressentait chaque herbe, chaque bruissement sur son territoire. Parvenue sur le plateau du Clan du Vent, elle sentait le vent ébouriffer sa fourrure. Ah, qu’il est bon d’être chez soi. Aussitôt, la guerrière se mit en quête d’une proie insouciante et la seconde d’après, elle repérait un lapin qui sautillait non loin d’un ancien terrier de renard. Heureusement, la tanière était abandonnée depuis très longtemps, Vol de Cendres avait même participé à la patrouille qui avait chassé l’intrus. Elle bondit et pourchassa le lièvre à toute allure, en quelques secondes, elle l’avait rattrapé et brisé la nuque. La chasseuse s’allongea et dévora sa proie maigrichonne, cependant, en temps difficile, c’était un vrai trésor. Le vent lui apporta alors une nouvelle odeur, elle ne put pas l’identifier tout de suite à cause du sang qui coulait de ses babines et tachait son pelage gris, elle tourna la tête en direction de la provenance de l’effluve, les oreilles dressées en avant.